HISTORIQUE :
La naissance de Dramaël, comme une moquerie goguenarde des Dieux, fût à l'image de sa courte vie. Il naquit dans la rue, alors qu'un hiver glacial gelait jusqu'à la moindre larme de douleur coulant sur les joues de sa mère.
Cette dernière était une magnifique fille de joie des bordels les plus pompeux des bas-lieux d'Erinor. Elle avait eu un jour l'audace de rire de la chemise trop serrée sur le ventre imposant d'un bourgeois grassouillet de la haute société Erinorienne. Il lui en coûta un oeil et une main. Dépourvu de ses outils de travail -l'un séduisait, et l'autre comblait- , défigurée et humiliée, elle passa des semaines à errer dans la rue, à mendier et vagabonder avant de mettre au monde son fils, la nuit du solstice d'hiver.
Il fut élevé par Hélos, l'homme qui le trouva le matin, devant sa porte. Les quelques rayons de soleil assez vaillants pour percer les nuages frappaient la neige, illuminant la scène d'une lumière presque insolente. Il trouva l'enfant a peine vivant, tant la chaleur qu'offrait le corps sans vie de sa mère l'enserrant dans ses bras, s'était atténuée. Il prit la décision de garder l'enfant, sans trop savoir pourquoi, et confia le corps de la mère à la garde, qui la jeta, comme toutes les victimes du froid mordant qui régnait, dans la fosse commune.
Dramaël n'eut jamais beaucoup plus de détails sur cette histoire. Devant le raffermissement du visage de Hélos à chaque question sur son passé, il prit la résolution de ne plus en parler, et oublia bientôt. Il faut dire que dès son plus jeune âge, il fut très occupé.
Hélos tenait une taverne, "Le quart de pomme" dans une rues les plus sinueuses et mal-famées de la cité. Gardes soûlards, aventuriers, criminels et malfaiteurs s'y côtoyaient tous les soirs. De l'argent aussi sale que les tables de l'établissement circulait sous ces dernières, et l'alcool coulait à flot autant que le sang qui tâchait régulièrement la ruelle situé derrière le bâtiment. Cet endroit fut le foyer de Dramaël pendant de nombreuses années. Il y appris tout ce qu'il savait, notamment le larçin, le troc, le chantage, la valeur d'une vie aussi, et autant de blagues salaces qu'un cerveau de son jeune âge put en retenir. Hélos était un homme grand, fort, au visage empreint d'un sérieux bienveillant. Il fit l'éducation de Dramaël à sa manière, usant plus souvent de violents coups de pied que de caresses, mais dispensant plus de conseils utiles qu'aucun maître du savoir de la cité ne l'aurait fait. Dramaël le considérait à juste titre comme son père. Tous les habitués de l'auberge respectaient voir craignaient Hélos. Il était connu des milieux les moins fréquentables de la ville comme l'homme à ne pas énerver, et à ne jamais trahir.
Dès qu'il fut en âge de servir une bière, il participa activement au service de l'auberge, ce qui lui permis de côtoyer un spectre social plus large que les jupons d'une trolle. Il se révéla doué dans le milieu dans lequel il évoluait, et bientôt, il participa a ce qu'Hélos aimait appeler "les affaires".
Escroquerie, chantage, trafic, extorsion, et vol occupaient les journées du jeune homme, tandis que Silia, Ferime où d'autres jeunes femmes tenaient à s'occuper personnellement de ses soirées, quand une partie de dés, une bière ou un cambriolage ne le retenaient pas. Très vite, le jeune homme et son groupe d'amis, qu'il mena dans de nombreux coups acquirent même une notoriété locale, à force de coups d'éclats. On les appelait les Vagabonds.
Evidemment, ils se firent de nombreux ennemis, qu'il s'agisse de la milice d'Erinor ou de bandes rivales.
Tout s'arrêta le jour où une troupe de gardes, armés et alertés par ce qu'Hélos appelait "La concurrence", débarqua en grande pompe dans l'auberge, en pleine nuit. Les Vagabonds venaient de terminer un gros coup, et s'apprêtaient à faire évaluer à Hélos le montant de leur butin. Il s'en suivi une rixe comme "Le quart de pomme" n'en avait jamais connu (ayant pourtant un passé bien rempli en la matière), qui se termina par la mort de six hommes, dont Hélos, empalé à son propre mur par une lance.
Dramaël fut emmené à la prison d'Erinor, sans plus de procès que de courtoisie. Il y resta de longues semaines, et se surpris a penser qu'il y resterait une bonne partie, sinon toute, de sa vie.
C'était sans compter la lumière, intense et belle qui filtra par le petit soupirail de sa cellule, un jour, alors que le jeune homme avait arrêté de les compter. Il s'approcha pour en connaître la source, se dressa sur des pieds, et quand son regard passa par dessus le rebord de pierre il hurla tant la lumière lui brûla les rétines. Quand la douleur passa, et qu'il pu enfin ouvrir les yeux, un étrange spectacle, de couleur, de pastels mélangés de lumière, d'herbe et de ciel s'étala sous ses yeux...
(A peaufiner, continuer et compléter... à une heure moins tardive !)
Sujet: Dramaël Vagabond 
Mer 8 Fév - 21:17
